Interview d'un auto-entrepreneur attaché au régime

EntrepreneuriatGérer mon Auto-Entreprise Par L'équipe Evo'Portail - Posté le 20 août 2013 - Consulté 6273 fois

Récent auto-entrepreneur, Olivier Fiers a le sourire car son entreprise marche plutôt bien, mais s'inquiète du projet de réforme avancé par Sylvia Pinel, pas vraiment pour lui, mais plutôt pour les autres et parce qu'il est l'exemple même qu'il ne faut pas casser la dynamique auto-entrepreneuriale.   Activité : Rénovation, second œuvre Entreprise : Services Fiers (www.servicesfiers.fr) Auto-entrepreneur depuis : janvier 2013 Activité unique ? Oui Chiffre d'affaires moyen annuel (prévisionnel) : 20 000 euros EVOPORTAIL : Que pensez-vous de l'idée d'abaisser considérablement les plafonds de chiffre d'affaires annuel ? (19 000 euros pour le service et 47 500 euros pour la vente de marchandises) : OLIVIER FIERS : C'est idiot, sincèrement, je pense qu'il y a 900 000 auto-entrepreneurs soit 900 000 emplois, avec une grande partie qui sort du Pôle emploi ou du RSA. Si on baisse les chiffres d'affaires les gens préféreront retourner à Pôle Emploi ou bénéficier du RSA car l'auto-entreprise ne sera plus attractive, un SMIC par mois ce n'est pas très entraînant. EVOPORTAIL : Qu'est ce que ce possible changement de plafond a comme conséquences sur vous ? O.F: Pour ma part, cela me force à aller plus vite, à me dépêcher de me développer coûte que coûte pour ne pas rester au régime auto-entrepreneur trop longtemps. Même si c'est risqué j'ai la chance que mon affaire fonctionne, mais pour les autres qui ne peuvent pas passer au régime classique j'imagine leur niveau de stress. Ce n'est pas bon pour l'esprit entrepreneurial en France. EVOPORTAIL : Pourquoi avez-vous choisi l'auto-entrepreneuriat plutôt qu'un autre régime ? O.F: Sans le régime auto-entrepreneur je n'aurais jamais lancé ma boite, je suis passé du chèque emploi service à l'auto-entreprise et aujourd'hui je suis la bonne voie, celle de l'EURL. Sans l'auto-entreprise, j'aurais dû supporter immédiatement des charges lourdes, fixes. Alors qu'avec ce régime je règle mes cotisations uniquement en fonction de mon chiffre d'affaires, ce qui me rend serein. Par exemple, en février 2013 je n'ai pas réellement réalisé de chiffre d'affaires, mais ce n'était pas grave sous le régime auto-entrepreneur, alors que ça aurait été catastrophique en SARL. L'auto-entreprise est un cap désormais nécessaire pour savoir si on peut se lancer dans l'entrepreneuriat, c'est une vraie solution, une sorte de filtre avant de se jeter dans le grand bain. EVOPORTAIL : Que pensez-vous de la position des Chambres des Métiers et de l'Artisanat, qui n'hésitent plus à afficher un fort mécontentement contre les auto-entrepreneurs et remettent même en cause leurs compétences : O.F : Lorsque je me suis inscrit au régime de l'auto-entrepreneur, j'ai profité des services de la Chambre de Métiers de Valenciennes et cela c'est très bien passé. Je suis assez surpris que les Chambres des Métiers ne soient pas favorables au régime, je suis un artisan expérimenté, j'ai mes diplômes et 15 ans d'expérience, être auto-entrepreneur ne signifie pas être un amateur. C'est juste un excellent moyen de se lancer sereinement, d'où le succès du régime.