Cumuler micro-entreprise et fonctionnaire : conditions, démarches, piège

Actualité du régimeDivers Par Thibaud Tancrède - Posté le 4 July 2025 - Consulté 63 fois

 

 

Cumul Micro entreprise et statut de fonctionnaire


 

Le cumul micro-entreprise avec statut de fonctionnaire est un sujet crucial pour tout agent public souhaitant se lancer dans l’auto-entrepreneuriat sans perdre son statut. 

 


Micro‑entreprise et fonctionnaire : un cumul possible ?

Oui, depuis la loi du 2 février 2007 et la réforme de 2016, un fonctionnaire peut ouvrir une micro-entreprise, à condition de respecter certaines conditions :

  1. Demander une autorisation préalable à son supérieur hiérarchique (fonctionnaires à temps plein).

  2. L’activité doit être accessoire, exercée en dehors des heures de service, et compatible avec la mission publique.

  3. La durée initiale du cumul est limitée à 3 ans, renouvelable un an.


Conditions juridiques détaillées

Fonctionnaire à temps plein

  • Interdiction de cumul avec un emploi permanent rémunéré en dehors du service public.

  • Dérogations possibles :

    • Activité lucrative accessoire (ex. formation, services à la personne, culture) 

    • Exercice d’une œuvre de l’esprit (livres, logiciels) sans limite de durée.

Fonctionnaire à temps non complet (< 70 %)

  • Peut créer une micro-entreprise sans autorisation, simplement en déclarant à sa hiérarchie.

  • L’administration peut néanmoins s’opposer en cas d’impact sur le service.


Modes de cumul possibles

 Cumul en activité accessoire

  • Exercer en dehors des heures avec autorisation, pour une durée : 3 ans + 1 an.

  • Renouvellement 1 mois avant la fin.

 Passer en temps partiel

  • Demande de temps partiel (≤ 70 %) auprès de l’administration.

  • En cumul, l’activitée micro reste valable 2 ans, renouvelable 1 an.

Mise en disponibilité ou démission

  • En disponibilité, demander 3 mois à l’avance, absenter salaire et cotisation. Durée max 2 ans renouvelable.

  • En démission, possibilité de congé préparatoire suivi d’indemnisation variable .


 Conséquences fiscales et sociales

 Fiscalité

  • Déclarer les traitements et salaires du fonctionnaire + le chiffre d’affaires de la micro‑entreprise (micro-BIC ou micro-BNC) 

  • Possibilité d’option pour versement libératoire, selon seuils.

 Régime social

  • Double cotisation : prélèvement sur salaire + prélèvement sur CA micro-entrepreneur.

  • Affiliation CPAM pour les micro‑entrepreneurs ; prestations selon statut initial .


Erreurs fréquentes à éviter

  1. Oublier l’autorisation préalable : risque de sanctions disciplinaires.

  2. Confondre dérogation accessoire et activité principale.

  3. Renouvellement tardif : l’activité cesse automatiquement.

  4. Ignorer les obligations de neutralité : pas d’interférence avec fonctions publiques.

  5. Sous-estimer administration des impôts et cotisations.


Cas pratiques

  • Professeur à temps plein : peut donner des cours en ligne sur ses heures libres, avec autorisation.

  • Adjointe des services territoriaux à 50 % : peut ouvrir une boutique de créations artisanales sans autorisation.

  • Fonctionnaire en disponibilité : gestion à plein temps de sa micro, sans conflit.


Conclusion

Grâce à l’évolution législative, le cumul micro-entreprise fonctionnaire est aujourd’hui possible, mais il nécessite rigueur : autorisation, compatibilité, suivi des délais. Les démarches requièrent anticipation (3 mois, renouvellement), transparence (hiérarchie, fiscalité) et respect du principe de neutralité.